vendredi 8 juin 2018

Le fleuve de la Liberté de Martha Conway




J'ai été happé par cette fiction poignante qui prend racine aux Etats-Unis, une vingtaine d'années avant la guerre de Sécession (1861-1865). A cette époque, le fleuve Ohio servait de frontière naturelle entre le Nord libre et le Sud où l'on pratiquait l'esclavage. La romancière, Martha Conway a réussi avec ce roman historique un prodigieux tour de force : nous faire ressentir toute l'abomination que représentait alors l'esclavage dans cette Amérique tiraillée entre les abolitionistes et les partisans farouches de l'asservissement, ces derniers étant préoccupés surtout de conserver une main d'oeuvre non rémunérée pour cultiver à bon compte les champs de coton et de tabac du Sud.

L'histoire est campée à partir du personnage de May, la narratrice, une jeune fille orpheline qui trouve dans une troupe de comédiens une famille de substitution. La jeune fille, qui était tout d'abord employée sur le Moselle, un bateau qui a réellement existé et dont le naufrage fut célèbre, parvient en effet à se faire embaucher comme couturière sur une barge appelée « Le théâtre flottant » et qui descend également le fleuve pour donner des représentations de ville en ville.

J'ai aimé la progression calculée de l'intrigue, qui pousse à tourner les pages car on a hâte de savoir l'enjeu véritable de cette balade sur l'Ohio qui est loin d'être purement théâtrale. Et lorsqu'on découvre la chasse aux esclaves pratiquées par certains blancs contre de l'argent, on mesure bien la dimension du roman. Alors, on ne le lâche plus jusqu'à la dernière page.

La force de cette magnifique et édifiante histoire, c'est aussi l'alternance de passages légers et parfois humoristiques et les rebondissements dramatiques qui viennent accélérer le récit.

Un livre original et puissant, dont je recommande vivement la lecture.

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