Dans le Michigan, une fillette grandit
au milieu des marais, élevée (si l'on peut dire) par un père issu de
la race indienne, violent et déséquilibré, et par une mère de
descendance finlandaise. Helena, c'est le prénom de la fillette ( la
narratrice du roman) apprend un jour qu'elle est l'enfant d'un viol,
que sa mère a été kidnappée à l'adolescence, et retenue
prisonnière pendant quatorze ans dans une cabane perdue loin de
toute civilisation. Le roman commence le jour où le père,
finalement emprisonné, a réussi à s'évader et on sait très
rapidement qu'il va tout faire pour retrouver sa fille qui l'a envoyé
en prison, et régler ses comptes avec elle... Helena, qui est
désormais mariée, avec deux petites filles dans son foyer, va tout
faire pour retrouver son père avant la police. Et elle prend la
direction des marais.
Un récit haletant et incroyablement
captivant
Ce roman de Karen Dionne m'a happé dès
les premières pages, et le suspense est présent tout au long du
récit, sans répit. Il est écrit avec un seul point de vue, celui
d'Helena, mais il y a alternance de deux histoires : celle de la mère
inquiète pour sa vie et celle de son mari, de ses enfants; et puis,
en même temps, l'histoire de l'enfance d'Helena liée aux souvenirs de la
vie d'ermite qu'elle a du mener avec son père ( mais aussi sa mère) pendant quatorze ans. Aucun contact
avec le monde contemporain, toutes ses connaissances sont liées à
la pratique de la chasse, de la pêche, à la cueillette des fruits.
Seule, une collection de « National Geographic » conservée par sa
mère lui a permis d'avoir un semblant d'éducation, avec un décalage
de quarante ans sur l'époque où elle vit.
Une relation complexe fille- père
Même si le père, nommé Jacob, est un
monstre, Helena conserve de sa relation avec cet homme de bons
souvenirs d'enfance. Sans cesse, elle se pose la question de savoir
si cet homme l'a aimée en tant que fille, et parfois elle a pu
douter de son mauvais fonds. Cette emprise psychologique qu'il exerce
sur sa fille est un vrai point fort de ce livre. Du grand art !
Un conte d'Andersen librement adapté
Ce roman intitulé « La fille du roi
des marais » fait référence au conte d'Andersen « la fille du roi
de la vase » qui sert d'ailleurs de fil conducteur à ce thriller.
Je ne vois pas de point faible à vrai dire dans le roman, on se
laisse conduire du début à la fin sans le moindre moment de
lassitude.
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